Léo Ferré

Death... Death... Death... Songtext / Lyric


Léo Ferré - Death... Death... Death... Songtext


DES MOTS IMAGINES qu'on parlera demain

Imaginaire et ses bagages en surplus dans le Jet

Qui s'en va tout à l'heure à Orly comme un ange



Dans ces anges d'acier soumis je vois ton cerne

Dans l'avion qui m'emporte je vois tes yeux orange

J'y mordrai tout à l'heure devant les turbulences



Et l'hôtesse la main au cul m'y coulera

O l'eau que tu t'en vas perdant au fond des corridors

Devant ta glace tu t'allumes et tu m'éclaires



Je suis ta pile obscène et mon secteur est trouble

Et mouillé tout à l'heure aux prises avec ton double

La Cité s'émerveille au hasard de mes pas



Tu me le donneras cet enfant de putain

Dis, tu le donneras pliant sous l'incroyable

Dans l'avion tout à l'heure il a plu du jasmin



Je te caresserai dans le vertige de l'escale

Dans le Sud, sous ta robe aux vertus mosaïques

Viens, je te donnerai cet enfant de panique






Roulant sous l'inédit, poussant vers la Musique

Une mélancolie glacée, une mélancolie de chic

Je te sais sur ma carte où tu lis le possible



Et ma pensée super lumière est dans ton ventre

A ce moment précis j'emballe Bételgeuse

Tu vois des Caraïbes aux tristesses neigeuses



Sous des soleils patients aux lacostes ombrés

Je te veux de ce froid inédit des tropiques

La fraîcheur de tes joues sous le feu de ma pique



Et tu plies me vidant ton lac assassiné

Et te coules du plomb dans les anciens vitraux

Dans leur lumière teinte aux soleils en bluejeans



Tu les peignes dorés tes cheveux de misaine

De ton ventre d'acier ils émergent du spleen

Tu n'y peux rien tu es mon spleen et ma détresse



Mon avoir mon amour mon ancienne pâleur

Quand j'allais encerclé à mon cerceau d'honneur

Mon moi à l'évidence et ta main au panier



O ma cerise ancienne éclairée de rougeaille

Du mois de Mai je t'ai et je te garde ouverte

Coule-toi dans ma gorge ouverte sur là-bas



Aime-moi aime-moi aime-moi aime-moi

J'imagine ton nom sur le bord de ma flûte

Octaviant mes syllabes et des oiseaux parleurs



Qui psalmodient ma route regarde-les ceux-là

C'est des tambours voilés comme une marche lente

Et cassant la musique au long des soirs plissant



J'imagine ton nom sur des lieux innommés

Et des lumières aussi des caravanes douces

Et sableuses où la soif leur fait d'étranges gorges



Je vois comme une algue bleue dans l'autobus

A la marée du soir Gare Saint-Lazare

Quand ça descend vers le tiers monde



Nous sommes tous un peu du tiers

Quand la boue nous apprend à contourner vos lèvres

Ces signes que la bouche invente à Babel Town



Je te vois comme un appareil électronique

Avec des boutons nacre plein la gueule

Et des fils se joignant comme des mains perdues



Dans la nuit aigre au creux d'un nègre blond

Qui te ramène au bord de sa fontaine trouble

Où tu bois les orages inquiétés par tes songes



Je te vois dans les bals d'avant la guerre

Avec du swing dans l'écarlate de la nuit

A peine un peu tirée sous l'ourlet de tes lèvres



Je te vois comme un orgue sur la mer

Avec les chevaux blancs du sperme de l'orage

Elle est bonne ce soir tu en as pris une tasse



Et t'endormant sous moi tu as mis ton drapeau

Comme un taxi fourbu retournant vers son chiffre

Où je comptais ton vernis brun dessous ta peau



Tu me sais dans les bras d'une autre et tu calcules

L'arrivée de ce flot le cubage des brumes

Qui vont porter le deuil dans mon lit de fortune



Tu mesures tout ça à la lueur des pluies

Des tiennes qui s'en vont laver ta grammaire formelle

Tu ordonnances la clarté de tes prunelles



A petits coups de rame en rimmel tu te tires

Vers les pays communs dans la nuit qui s'évade

Je me maquillerai ce soir sous l'arche de ton cul



Je te sais dans les bras d'un autre mannequin

Ceux que tu mets dans toi au rythme de la rue

Au hasard de l'asphalte au rimmel des pavés



Tout comme en soixante-huit quand tu voyais passer

Au hasard des pavés le hasard de tes nuits

De ces nuits qui depuis dix ans n'ont pas bronché



Aime-moi aime-moi aime l'ombre incrédible

Aime le noir néant de l'intuition niée

Et le temps qui n'est pas et le rien de ce temps



Et le temps de ce rien et le temps de la cible

Toi criblée toi donnée carcasse sublimée

Ce qu'il y a de vrai dans toi c'est l'imageable



Comment je te construis à partir de ma nuit

Ma nuit de navigant dans l'éternelle fable

Ma nuit de navigant sur l'horreur de ma table



Éclairée vaguement de ma page pâlie

Et tu es là-dessous avec l'autre visage

Tout est double dans l'autre



L'imaginaire est un indien dans sa réserve

C'est une raison blême au fronton de ton Toi

C'est une figue sèche et des noix qui la servent



O ta figue blanchie d'un sperme inachevé

Je te figue et t'enfigue et me perds en supplices

Au bord de toi vacant d'un désordre voulu



Je suis sauf et ta voix m'asperge de détresse

O l'amour qui s'en va de ton sexe et ma voix

O ma voix et la tienne et mon silence obscène



O ma rue plus glacée qu'un sorbet aux violettes

O foutraison de miel dans ce siècle abhorré

Comme toi se gonflant d'un désir germinal



Là-bas aux Caraïbes les machines à écrire

Un soleil où trop pique un tropical dédain

Des plages et des disques toutes noires les plages



Comme les disques enfin et puis toutes moirées

Avec leurs chemins microformes et salés

Les Persiennes aussi des jeunes filles en fleur



En fleurs sauvages où part un galion d'interdit

Des renards argentés là-bas qui se lamentent

Imaginaire un peu les crépuscules dans leur fente



Imaginaire imaginaire imaginaire moi

Imaginaire toi alors tu te verras

Tu te verras en filigrane au bord de mes enfances



Mes enfances toujours ont des cheveux d'enfants

Longs longs longs comme une vague ancienne

Et qui n'en finit pas de se rouler dans toi



Comme un tabac séché sous l'autan qui le glace

Viens que je fume un epu de toi sous l'écarlate

Imaginaire toi imaginaire moi



Tu es mon visionnaire et je te vois perdant

Quand tu te laves hélas! il y a toujours

Un homme quelque part et traqué que tu presses



Et qui verse son sang minéral dans ta cour

Comme ces femmes ensudées que le vent a trompées

Qui sont marquées à vie à mort



Ces marques de la vie qui portent des sanglots

Ces marques de l'amour qui portent les lents longues

Enfoncées dans ce bien qui te faisait féconde



Et des chiens et des loups et des loups sur les yeux

Quand la harpe descend dans la rue avec moi

On fait les commissions et puis elle en rajout



Les nouvelles guimauves elle a horreur de ça

Elle aime mieux Tristan se carrant l'Ysoldiote

Quand ça descend bien, vas...ça flotte...



Une berceuse de la mort je m'en souviens

Avec trompette et tout, par là-haut, vagissant

Une berceuse de la Mort, c'est bath!



La mort lorsque j'y baise ça fait des cris bizarres

Avec des cors en fa dans le grave and so on

Les cordes de la Mort se comptent à la douzaine



DodécaMort DodécaMort DodécaMort

Ça fait plein au studio ça sonne sans combine

Ça fait tout de suite un peu lugubre et chouette



Nous étions moi et moi et puis d'autres voyous

Nous avions décidé de mettre un terme aux philos cons

Nous étions habillés de neuf jeans de soirée et pulls de style



Le verre en main pour bien signifier nos origines

Nous sommes tous liquides

L'imaginaire est une mer sans fond



Nous étions moi et moi nous sommes toujours moi

Nous marchons des foulards à la gorge

Le goudron effaçait l'intelligence insurrectionnelle



L'imaginaire avait besoin d'une main fraternelle

Et les pavés aussi c'est bien d'insurrection qu'il s'agit

Je suis d'un autre verbe et d'une autre grammaire



Je détrousse des filles au fond des mers luisantes

Quand les chevaux-vapeurs des steamers imaginent

Des sabots font alors un vacarme benzine



Les moutons c'est du fuel à la laine fétide

J'aurai chaud cet hiver à la marée des songes

Les syndicats nous ont baisés et ça n'était pas bon



Les syndicats c'est comme un fuel plutôt glaçant

Les syndicats c'est la mort de la révolution

Et c'est pour ça, Petit, qui nous imaginons



A tout considérer d'ailleurs le ciel était caca

Je peignais tous les gens et c'était bien pratique

Encordé comme un pendu sabré j'étais magique



Le caca dans le ciel... Antarès se marrait

Pas toi petit pas toi pas vous pas vous non plus

Je peignais tous les gens avec l'imaginaire



Et le vent s'inquiétait je le concurrençais

Berce-moi l'étudiant prends-moi dans tes cahiers

Berce-moi l'étudiant écoute ma chanson



Encarapace-toi de moi escargot de passage

Et qu'il pleuve et qu'il chante alors nous sortirons

Avec nos idées neuves et les chercheurs nous chercheront



Nous descendrons dans leurs gosiers

Avec nos musiques tremblables alors ils trembleront

Ils nous mastiqueront nous de l'imaginaire



Et n'en reviendront plus leurs désordres codés je n'y ai pas accès

Mon ordre à moi est de la graine des voyous généreux

Dans mes palais on entrera en marche arrière



Pour bien savoir ce que l'on quitte

On entre de plain-pied dans l'incalculé

Et mes ordinateurs? Ils t'imagineront



Tu ne t'habilles plus tu iras dans la rue

Comme une étude de Chopin et tu tricoteras

Et mon pull de l'hiver il passera dans ta cassette



Quand j'aurai froid à ma musique

Dieser Songtext wurde von www.Deine-Songtexte.com heruntergeladen :)

"Death... Death... Death..." Video ansehen

Was denkst du über "Death... Death... Death..."?