IAM

Habitude Songtext / Lyric


IAM - Habitude Songtext


Aucun visage ne me regarde

Et sur les quelques pièces que je glane

A la sortie des magasins, après l'office

Le côté face aussi me donne le profil






Le soleil tombe avec les degrés

Depuis ce matin je marche, mais là mes pieds sont las, il faudrait que je pense à me poser

Que je me trouve un porche ou un coin tranquille, bien abrité

A l'écart des regards, la tolérance est souvent mal imitée

Parfois j'aimerais être invisible tout comme ces fantômes

Ne pas voir ces yeux, qui ne me regardent pas comme on regarde un homme

« Bonjour madame, n'ayez pas peur, non, je ne suis pas dangereux

Je vous tiens la porte c'est tout, c'est pas à votre sac que j'en veux »

C'est qu'un « bonjour », ça ne vous coutera pas 1 €

Allez fouillez votre cœur, y a encore peut-être quelques mercis

Je vous jure c'est pas de ma faute si tout le pays par en vrille

Je suis là par manque de chance, la vie a ses sombres héros

Comme une ombre au tableau, je croise des routes sans jamais laisser de trace

S'il vous plait, voyez moi, une fois avant que le vieux ne m'efface

Je sais c'est dur car vous me percevez comme un peut-être

Alors c'est presque par instinct que vous tournez la tête

C'est vrai je dors là, où vos chiens ont leur chiottes

Je gêne les amoureux qui sur les bancs, le soir se bécotent

Et si le vent parfois me force à squatter vos entrées

N'oubliez pas, même les vaincus ont droit au respect

Et si le dédain était armé, je serais mort 1000 fois

Comme ceux qu'on trouve le matin gelés et morts de froid

Mais là c'est pire ma présence ne choque même plus

Le temps défile et doucement je deviens une simple habitude



On ne me voit plus, je suis transparent, une habitude

Les regards glissent, sur mes affaires entassées sur ce trottoir vide

C'est tout ce qui me reste, mon testament

On ne me voit plus, je suis une silhouette

Une ombre sans utilité

Comme disent hommes et femmes pleins de futilités

Je ne suis qu'une habitude, ou aucun pas ne s'arrête



On vit l'hiver gelés par la honte

Le froid et l'été, l'indifférence des passants nous fait de l'ombre

Sur un trottoir, un banc on dérange, chacun sa croix

Une pièce, de l'eau courante, un trésor qu'on ne trouve pas

Le soir on marche en petit groupe, livrés à nous-mêmes

Rien qui nous retient ici, ni maison, ni repères

Nos souvenirs, nos joies dans des sacs poubelles

On brave le quotidien et voit nos espoirs à la baisse

On fuit la loi et l'ordre qui nous chassent parce qu'on n'a plus de sous

Ils ont saisi ma dignité avec mes biens un jour

Depuis je vous regarde, faire semblant de ne pas me voir et ça me marque

Plus que le temps à tuer sur le goudron une tache dans ce parc

Vos non dits qui en disent long me rattrapent

Et parmi nous beaucoup se résignent face au mépris, ils signent

Pour une idylle avec une bouteille vide

On ne juge pas, on a tous une histoire, je ne vous le souhaite pas

Je pourrais être vous, vous pourriez être moi

Alors je rêve devant les vitrines, tant pis si c'est pour de faux

Je sais que la rue ne fait pas de cadeau

J'essaie d'être fort même dans le caniveau

Je ne suis qu'une statue de chair parmi vous

Et à la fin j'aurais jouer mon rôle jusqu'au bout

Mais les spectateurs m'ont fait défaut



On ne me voit plus, je suis transparent, une habitude

Les regards glissent, sur mes affaires entassées sur ce trottoir vide

C'est tout ce qui me reste, mon testament

On ne me voit plus, je suis une silhouette

Une ombre sans utilité

Comme disent hommes et femmes pleins de futilités

Je ne suis qu'une habitude, ou aucun pas ne s'arrête



On ne me voit plus.

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